Comment ne pas ressentir un profond dégoût ces derniers jours ? A l’heure où l’affaire Bygmalion/UMP fait la « une » des journaux écrits et audiovisuels, une autre histoire se développe au fil de l’eau d’une instruction menée par le juge Van Ruymbeke.
Point commun Bygmalion mais au bout du dossier son autre client France Télévisions.
Des soupçons de favoritisme et des mises en examen à la clé. Au cœur du système l’équipe dirigeante de France Télévisions sous l’ère Carolis mais aussi l’actuelle présidence.
Un peu d’histoire. Aux belles heures de Carolis, autour de lui Damien Cuier, Camille Pascal, Bastien Millot, des copéistes de la première heure.
Automne 2008, quelques mois après que Jean-François Copé ait rendu son rapport sur la télé publique qui supprima la publicité à la demande du président Sarkozy, Bastien Millot prit l’air et monta Bygmalion… Mais pas pour rien puisqu’il engrangea des contrats avec son ancien employeur, sans appel d’offre, si on suit bien l’instruction.
Patrick de Carolis est remplacé par Rémy Pflimlin, directement nommé par le président de la République. Ben tiens…Et les contrats avec Bygmalion continuent jusqu’au cœur de l’année 2013…Certes moins juteux, certes moins nombreux mais quand même !
Alors, pourquoi ne pas avoir tout interrompu, si le soupçon frémissait dans nos locaux ?
De quoi en tout cas pour l’instant faire de l’ancien secrétaire général de France Télévisions et du président Pflimlin des témoins assistés. Mais surtout de nous jeter, nous salariés, dans un profond dégoût. Une crise morale à minima qui me fait, dans cette démarche de candidat à la présidence, réclamer plusieurs choses.
Tout d’abord que nous parlions de ce volet Bygmalion /France Télévisions dans nos éditions d’information sur France 2 comme sur France 3. Que lorsqu’on évoque la partie Bygmalion/UMP, on rappelle que la petite entreprise de Bastien Millot est aussi dans le collimateur de la justice avec France Télévisions ! Que Patrick de Carolis ne soit plus à l’antenne tant que cette affaire n’est pas jugée. Et qu’enfin le président de France Télévisions prenne ses responsabilités et surtout se pose une question essentielle : peut-il encore diriger cette entreprise, alors que cette affaire le fragilise encore un peu plus, et surtout abime notre engagement de salariés au quotidien ?
Enfin que la tutelle arrête de regarder tout cela de loin, alors que sa seule action a été de recruter deux anciens dirigeants de France Télévisions en son sein. Un de l’équipe Carolis et récemment un de l’équipe Pflimlin.(voir précédent billet)
La présomption d’innocence prévaut bien sûr, mais il faut en finir avec cette crise morale. Nous devons être exemplaires par respect pour nos téléspectateurs .On ne peut pas commenter à longueur de journée les affaires des autres sans se regarder dans la glace avec fierté et amour-propre.
C’est aussi cela la nouvelle gouvernance que je propose dans ma démarche qui gêne de plus en plus en hauts lieux.