Ces derniers jours dans la presse, leur avenir n’a tenu qu’à un fil.
Celui tendu entre deux inégalités par Funambule, cette CDD anonyme qui, dans Télérama, avait crié son dégoût pour une entreprise qui abime ses précaires.
Cette société c’est France Télévisions. Et Funambule est devenue le symbole des contrats à durée déterminée, victimes depuis des années d’un plan social sourd, aveugle mais qui ne doit pas rendre muet.
Certains sont allés aux prud’hommes, pour des procès gagnés pour la plupart. Au bout du périple, des requalifications, pour d’autres un chèque comme point de non retour à la case travail. Après des années de bons et loyaux services, un jour, plus rien. Des contrats de plus en plus rares, des contrats de plus en plus courts, puis des jours ici où là, puis plus rien .
100, 200, 300, contrats, dans les différentes rédactions de France 3, le plus souvent. Et d’un coup d’un seul, le vide. Le couperet social, la fin du parcours. Merci pour tout, mais il nous faut réduire la précarité .Comprenez par là, il nous faut réduire les précaires .
Et France Télévisions depuis plus de deux ans, s’emploie à le faire avec un zèle détestable. Nombreux sont ceux qui ne travaillent plus pour l’entreprise, entre RSA et pôle emploi, quant aux autres ils ont des contrats qui ne correspondent pas à leur activité réelle, pour cause de nouvelles règles de temps de travail qui leurs sont plus que défavorables, parce que mal appliquées à leur endroit .
Mal traité, éjecté, sous payé: où est le moindre des respects pour des salariés qui font le même travail que les titulaires ?
CDD n’est pas un métier, c’est juste un statut, mais à France Télévisions c’est un fardeau.
Sans démagogie aucune, ni récupération déplacée, sachez qu’au quotidien, avec l’organisation syndicale dont je suis membre, nous n’avons de cesse de les défendre, pour que leurs droits soient respectés. Et nous ne sommes pas les seuls.
Nous sommes ( comme nous le faisons déjà ) prêts à les soutenir, si ils décident d’aller en justice, pour faire valoir leurs droits.
La précarité ne peut pas être un moyen de gestion, tant elle fragilise les précaires, jusqu’à devenir des « Kleenex », du jour au lendemain, parfois après une dizaine d’années de collaboration.
Souvent dans nos journaux, des reportages s’intéressent au désarroi des précaires. Pas la peine d’aller très loin, confrères et consœurs, regardez tout simplement autour de vous, dans vos rédactions, ils sont là, où plutôt il y’a peu, ils étaient encore là.
Inhumain, ce mot suffit pour moi à résumer, ce qui ne doit plus exister dans une entreprise et en particulier dans celle qui nous intéresse ici.
Si, dans quelques mois, je suis auditionné par le CSA, c’est un point que je n’oublierai pas de développer, pour que soient régularisés les nombreux salariés précaires, oubliés sur le bord du chemin. Avant qu’il ne soit trop tard, et pour beaucoup il est urgent d’agir .