Après la bataille…

Au début de cette semaine , se sont déroulées les auditions devant le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel

8 candidats, dont votre serviteur . Présentation des projets stratégiques, questions, réponses diffusées sur le site du CSA, pour la partie publique. 1 heure chacun, avant un huis clos qui restera clos, même ici . Une heure maxi encore, conformément à ce que demandait le Conseil Constitutionnel, précisant que tout ne pouvait pas être public.Peu importe, l’exercice de transparence est une réussite. Rien à voir avec le millésime 2015, opaque à souhait. De la transparence et du respect . Voilà mon résumé du décorum, parce que oui, le CSA a été respectueux de ma candidature. Au fil de l’eau et jusqu’à ce coup de fil mercredi soir  du président Roch-Olivier Maistre. Un appel court pour m’annoncer que le CSA s’était prononcé en faveur de la candidature de Delphine Ernotte. Mais au delà , l’échange n’était pas que poli, laissant entendre que les messages que je portais avaient bien leur place dans ce débat autour de la télévision publique et de la gestion du groupe France Télévisions. Je ne sais pas si cela veut dire qu’ils seront entendus, mais en tout cas ils ont été reçus et qui sait transmis ! Des messages que je porte depuis des années au sein de mon entreprise, et que la présidente sortante et future, connait parfaitement ! Alors pourquoi imaginer que cela changera ? L’espoir sans doute que ce deuxième mandat soit différent du premier ! Et le croire …Cette audition est pour moi et ceux qui me soutiennent la fin d’un processus. Porter à la connaissance du plus grand nombre qu’une autre manière de diriger existe. Exemplaire, éthique, transparente, avec la justice sociale et l’égalité entre salariés, comme moteur. Devant les Sages du CSA voilà comment j’ai commencé mon audition ;

« Vouloir diriger une entreprise comme France Télévisions, s’est inscrit pour les 7 candidats précédents dans le cadre de l’ordre établi ! Aucune remise en question réelle des trajectoires budgétaires et d’emploi, respect parfait  des injonctions contradictoires des tutelles et malgré des propositions parfois audacieuses, je considère qu’il manque une dimension dans ces positionnements ! Celle d’une vision politique ! Nous avons des missions de Service Public et nous ne devons jamais l‘oublier ! Une vision politique ce n’est pas dire je suis de gauche, je suis de droite , je suis en même temps ! Non c’est avoir un regard sur la société, sur le vivre ensemble ! Refuser toute discrimination, défendre la justice sociale, lutter contre toutes les formes de harcèlement, être un militant des égalités, et intégrer tout cela dans une vision pour une entreprise qui informe, cultive, divertit ! »

Ensuite j’ai déroulé  Mon projet pour France Télévisions 

Je savais que j’allais surprendre, parce qu’atypique. Et le but est atteint ! Porter au plus haut, nos propositions pour une autre manière de penser et de conduire une entreprise. Maintenant, il va falloir préparer la rentrée. Défendre une fois de plus les salariés contre des transformations qui abîment. Se transformer est nécessaire, mais pas contre les intéressés. Il faut aller chercher l’adhésion. Mais comment faire adhérer des salariés à qui on explique qu’ils ne sont pas concernés par demain, pas assez agiles, dépassés , enfants de la vieille bonne télé…Et pas assez 2.0… Tout cela est faux, et ces arguments n’ont qu’un seul but. Choisir ceux avec qui une réforme serait plus simple à mener, sans résistance, sans revendication, et surtout sans proposer d’autres chemins…

J’ai essayé de dire tout cela pendant l’heure publique. Un exposé qui a touché beaucoup de monde en interne et en externe, je l’ai constaté en parcourant les  réseaux sociaux. J’en profite avant quelques vacances pour remercier le Syndicat national des journalistes qui m’a soutenu cette fois encore comme en 2015. Mais aussi tous ceux qui ont toujours été là, convaincus que je pouvais défendre notre vision commune. Je suis fier d’avoir été leur porte-drapeau, leur mégaphone, au milieu de celles et ceux qui ne pensent pas aux salariés, mais à leur carrière, sans se retourner.

A bientôt, ici ou ailleurs !!!

 

Toujours penser à demain..

Bien sûr que ce titre m’est venu comme une obligation psychologique ! Le moment est critique rien qu’en écoutant les SOS des professions de santé ! Vous rendez vous compte de cette phrase ? Le SOS des professions de santé ! Déjà entendu en période de crise sociale, mais là en pleine crise sanitaire c’est beaucoup plus grave encore, effrayant même. Comparaison n’est pas raison, mais cela me renvoie à l’un de mes souvenirs professionnels, au cœur de l’été 2003 et de la canicule. Des appels à l’aide d’une part et un ministre de la santé dans son jardin de l’autre…On parlait de l’isolement des plus faibles, des EHPAD démunis,et de professionnels de santé qui une fois de plus étaient en première ligne; Ceci est un peu caricatural, certes mais les points de convergences sont nombreux, 17 ans après…

Alors en écoutant, en regardant tout cela, je réfléchis aussi à ce que doit être ma profession au cœur de ces vagues d’incompréhension, de douleur, de panique et de déchirements. Je pense qu’il est important bien sûr d’informer, je l’ai déjà écrit ici. Mais comment ? C’est là qu’il faudra, tout au long de cette crise, retenir quelques leçons, et ne pas faire comme si tout était comme avant…Comme souvent, on ne retient pas grand chose des grandes crises, au regard du traitement journalistique. Je ne parle pas ici spécifiquement de France Télévisions, mais en général il est vrai que certains travers se retrouvent un peu partout, après avoir juré ne plus les reproduire, traumatisme après traumatisme. La situation est assez grave pour ne pas décréter, mais il n’est jamais trop tôt pour réclamer une réelle réflexion sur le traitement à l’antenne, d’une telle crise sanitaire, et des conséquences, à la fois pour ceux qui nous regardent mais aussi pour nous en interne au cœur des rédactions. Et souvent dans ce genre d’événements, les débats collectifs ne sont pas particulièrement encouragés par ceux qui nous dirigent….On verra après…Ce temps sera pourtant bientôt encore plus nécessaire, si nous entrons ce soir ou plus tard dans une nouvelle longue phase de confinement. A suivre ici donc, si mes réflexions vous intéressent.

En attendant une dernière information pour aujourd’hui. Demain j’envoie mon dossier de candidature au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Il  y sera bien sûr question d’éthique et de déontologie au cœur de l’information. En cadeau et en exclusivité ,le préambule de ce projet stratégique.

A bientôt

 

Préambule

Un autre monde…

Il y’a 6 ans je me lançais déjà dans cette aventure. Tout avait commencé par une tribune dans le journal Libération. Par la suite, tout au long des mois de campagne, une triste impression. Celle que la démarche d’un salarié briguant un tel poste, pour défendre ses idées et sa vision du Service Public, ne pouvait être sérieuse pour une bonne partie de la presse spécialisée. Mais au lieu de l’écrire, au lieu de critiquer même, il était à priori plus simple de taire la chose, de ne même pas faire le minimum, c’est à dire informer. Préciser juste que j’étais candidat! Surtout qu’en 2015 le président du CSA avait choisi l’opacité comme principe. On a évoqué le nombre de 33 candidats, alors qu’en fait encore aujourd’hui on ne sait pas réellement qui l’était ou pas, à part 5 ou 6, dont moi. J’étais seul sur le terrain de la totale transparence, en publiant sur ce blog déjà, mes éléments du projet définitif. Vous pouvez d’ailleurs le vérifier, car volontairement j’ai tout laissé en ligne !

Mais non, black out sur le clown, le journaliste de terrain,  le syndicaliste, le salarié, le gueux, qui ose défier les présidents qui veulent rester président en changeant juste d’entreprise. C’est ce message qu’une partie de la presse spécialisée me renvoyait à l’époque, et c’est totalement injuste, et surtout pas du tout professionnel !

5 ans plus tard , janvier 2020, j’apprends, alors que je suis en reportage pour les municipales à Grenoble, que Delphine Ernotte est candidate à un nouveau mandat. Pas une surprise ! Alors j’appelle mon contact à l’AFP, et fort logiquement il prend l’information en note et publie très rapidement une dépêche, ajoutant ma candidature à celle de l’actuelle présidente. Jusque là tout va bien. Le soir même, comme le lendemain, sur le web ou dans les kiosques certains journaux s’étaient bien gardés d’ajouter ma candidature à celle de Delphine Ernotte. Pas de problème de bouclage , non sur le web , pas de problème de bouclage, rangez vos arguments d’une autre époque. C’était purement et simplement une censure, autocensure, pression , je ne sais pas, mais il ne fallait pas que le saltimbanque trouve sa place dans certaines colonnes, pour ne pas déranger l’acte de candidature de la PDG sortante. Dernier acte enfin, dans le Parisien tout récemment, non seulement ma démarche n’a pas d’écho, mais en plus l’article précise que la seule candidature sérieuse est celle de Delphine Ernotte. La belle affaire.

Une précision malgré tout le président actuel du CSA avait eu lui,  la délicatesse de citer mon nom au cours de l’émission « Quotidien ». Information que n’avait apparemment pas les animateurs sur le plateau.

Sans doute cela est anecdotique , mais cela en dit bien long, sur ce rapport au pouvoir confisqué, et sur les complicités qui vont avec ! Notre chance aujourd’hui pouvoir se parler en direct , sur ce blog.

 

Merci de m’avoir lu…A bientôt

Un projet en plein chaos…

Quelques moments de relecture, de mise en page, et nous y voilà. J’ai fini le projet que je dois rendre bientôt au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Certes en slalomant entre les tristes informations d’une pandémie qui angoisse chacun de nous , au plus près de nos foyers, nos amis, en France , en Italie ,en Espagne , partout en Europe, dans le monde entier. Mais il fallait aussi que j’arrive à me projeter. Notre métier c’est informer et dans ces conditions , une bonne nouvelle de temps en temps n’est toujours pas au programme. Il fallait donc l’espace de quelques séances de réflexion ,s’extirper de la vague qui nous affecte, ce virus qui sème la mort, un peu partout..Alors j’ai décidé d’avancer, de poser mes idées pour une vision de ce que devrait être pour moi le groupe auquel j’appartiens depuis si longtemps. J’ai repris mon projet de 2015 en partie,  mais en partie seulement , car le monde de l’audiovisuel a changé en 5 ans. Les détails vous les lirez bientôt. Si je suis retenu pour l’audition au milieu du mois d’avril, le CSA publiera ce projet.

Diriger une entreprise dans les conditions que nous connaissons aujourd’hui c’est compliqué. Je l’écrivais hier, il faut trouver l’équilibre entre informer et protéger ceux qui travaillent sur le terrain , dans les différents sites à Paris, en régions, dans les implantations ultramarines, et emmener avec soi tous ceux qui collaborent aussi en télétravail depuis lundi dernier. Complexe et essentiel , de ne pas, dans ces situations, imaginer tout savoir, tout comprendre, et en fin de compte, mal écouter ses équipes , mal jauger, et finalement mal décider. Ceci est valable en temps normal, pas besoin d’attendre une crise de ce type pour asseoir les bases d’un nouveau pacte de gouvernance que je définis dans mon projet. Bien sûr, dans ce document que je viens de finir de rédiger, je n’aborde pas la gestion de la crise sanitaire au sein de France Télévisions. Ce serait déplacé, maladroit et ce n’est pas le but poursuivi. Mais à travers certaines propositions, vous pourrez y trouver des nouvelles clés de contact avec les salariés, au-delà de textes qui ont participé à abîmer le dialogue social, les fameuses « ordonnances » Macron !

Voilà, ces quelques mots avaient un seul but, vous dire que j’étais donc fin prêt pour envoyer dans quelques jours, mes quelques 65 pages au CSA.

A bientôt, et soyez prudents en restant chez vous tant que possible.

Un cliché pour un candidat (37)

 

Le suspense est insoutenable. Qui sera la prochaine présidente de France Télévisions, ou si vous préférez messieurs les candidats pour ne pas vous vexer, qui sera choisi par le CSA pour diriger le groupe audiovisuel public ? La fin du feuilleton approche, puisque dans les prochains jours, une « shortlist » de candidats aura l’honneur des auditions avant le choix définitif du CSA entre le 22 avril et la fin mai. Mais certains s’avancent pour parler d’une nomination plutôt  fin avril, pour ne pas laisser trainer l’affaire. Et après me direz vous ? Le problème restera entier à l’instar de la crise grave que traverse Radio France. Quel modèle pour l’audiovisuel public permettra de le sortir de l’ornière ? Entre injonctions contradictoires de la tutelle, ressources en baisse, et attaques ciblées de ceux qui ne pensent qu’à réduire les effectifs sans objectif d’entreprise, la tache est ardue. Pas seulement bien sur pour le futur patron, mais pour les salariés qui sont déjà très inquiets pour leur emploi, mais avant tout pour leur métier. Travailler dans le cadre de cette mission de Service Public a un sens pour nous. Ce n’est pas une tarte à la crème, mais bien une manière de voir les choses. Nous nous devons d’être citoyens, éthiques, exemplaires dans tous les domaines. Information, programmes, gouvernance et dialogue social. C’est autour de tous ces thèmes que mon projet stratégique a été construit. C’est autour de cela que j’espère convaincre le CSA de la légitimité de ma démarche. L’issue je ne la connais pas, mais si je passe le grand oral devant les conseillers  du Quai André Citroën, je serais là pour parler de l’état de l’entreprise mais aussi de projets fédérateurs dans l’esprit de mon engagement vieux de 30 ans dans ce groupe. Et si je ne suis pas retenu, j’espère au moins que le CSA dira au désigné qu’on devra compter avec les salariés déjà atteints par 10 années de réformes sans sens, qui abiment et détruisent. Voilà que ce processus arrive bientôt à son terme, mais pas ma démarche, notre démarche. Ce blog survivra le temps d’une année après la nomination du nouveau PDG de mon entreprise. Je n’ai jamais su me taire, je ne vais pas commencer maintenant…

Et comme dirait l’autre, suite de la campagne textile ici et maintenant …

 

Merci Véronique !!!

Merci Véronique !!!

Un cliché pour un candidat (35)

Pas de long discours aujourd’hui. C’est la fin de la première étape du processus de désignation du futur président de France Télévisions. Combien sommes nous ? On devrait le savoir dans la journée. Qui, ce sera pour plus tard, car au delà des noms déjà cités dans la presse , et à part ceux qui se sont officiellement déclarés, la gagnante ou le vainqueur est peut être aussi parmi les « encore » anonymes. Mais le débat n’est pas là, même si bien sur, une personnalité peut incarner le mandat, c’est un peu le contraire que je redoute. Car l’actionnaire, la tutelle, semble bien décidée à se mêler de ce mandat, à cheval sur une présidentielle, ce qui bien sur n’aide pas côté pression. Perso, j’attends de savoir si je serais ou non auditionné par le CSA, histoire de mettre un point final à cette démarche. Mais pas à mon combat….Et comme je le dis souvent ici, la campagne textile continue…

Merci Colette !!!

Merci Colette !!!

Les premiers sacrifiés

Ces derniers jours dans la presse, leur avenir n’a tenu qu’à un fil.
Celui tendu entre deux inégalités par Funambule, cette CDD anonyme qui, dans Télérama, avait crié son dégoût pour une entreprise qui abime ses précaires.
Cette société c’est France Télévisions. Et Funambule est devenue le symbole des contrats à durée déterminée, victimes depuis des années d’un plan social sourd, aveugle mais qui ne doit pas rendre muet.
Certains sont allés aux prud’hommes, pour des procès gagnés pour la plupart. Au bout du périple, des requalifications, pour d’autres un chèque comme point de non retour à la case travail. Après des années de bons et loyaux services, un jour, plus rien. Des contrats de plus en plus rares, des contrats de plus en plus courts, puis des jours ici où là, puis plus rien .
100, 200, 300, contrats, dans les différentes rédactions de France 3, le plus souvent. Et d’un coup d’un seul, le vide. Le couperet social, la fin du parcours. Merci pour tout, mais il nous faut réduire la précarité .Comprenez par là, il nous faut réduire les précaires .

Et France Télévisions depuis plus de deux ans, s’emploie à le faire avec un zèle détestable. Nombreux sont ceux qui ne travaillent plus pour l’entreprise, entre RSA et pôle emploi, quant aux autres ils ont des contrats qui ne correspondent pas à leur activité réelle, pour cause de nouvelles règles de temps de travail qui leurs sont plus que défavorables, parce que mal appliquées à leur endroit .
Mal traité, éjecté, sous payé: où est le moindre des respects pour des salariés qui font le même travail que les titulaires ?
CDD n’est pas un métier, c’est juste un statut, mais à France Télévisions c’est un fardeau.
Sans démagogie aucune, ni récupération déplacée, sachez qu’au quotidien, avec l’organisation syndicale dont je suis membre, nous n’avons de cesse de les défendre, pour que leurs droits soient respectés. Et nous ne sommes pas les seuls.
Nous sommes ( comme nous le faisons déjà ) prêts à les soutenir, si ils décident d’aller en justice, pour faire valoir leurs droits.
La précarité ne peut pas être un moyen de gestion, tant elle fragilise les précaires, jusqu’à devenir des « Kleenex », du jour au lendemain, parfois après une dizaine d’années de collaboration.
Souvent dans nos journaux, des reportages s’intéressent au désarroi des précaires. Pas la peine d’aller très loin, confrères et consœurs, regardez tout simplement autour de vous, dans vos rédactions, ils sont là, où plutôt il y’a peu, ils étaient encore là.
Inhumain, ce mot suffit pour moi à résumer, ce qui ne doit plus exister dans une entreprise et en particulier dans celle qui nous intéresse ici.
Si, dans quelques mois, je suis auditionné par le CSA, c’est un point que je n’oublierai pas de développer, pour que soient régularisés les nombreux salariés précaires, oubliés sur le bord du chemin. Avant qu’il ne soit trop tard, et pour beaucoup il est urgent d’agir .

Un dessin par jour

unjourundessinC’est officiel, Serge Cimino, grand reporter au service politique de France 3 et syndicaliste, est le premier candidat annoncé à la succession de Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions, avec un blog de campagne et un compte de campagne qui annoncent la couleur. C’est sûr, le service public, il l’a dans la peau!

Un dessin par jour  – vendredi 23 mai 2014