Qui veut la mort de la télévision publique ?

 

Je n’attendais pas grand chose de la nouvelle ministre de la culture. Au moins sur ce point là je n’ai pas été déçu. Ses déclarations concernant France Télévisions ne sont que le prolongement du manque d’ambition de l’État pour sa télévision publique.

Et c’est bien sûr autour du financement que tout se joue. Quid de l’élargissement de la redevance aux ordinateurs, tablettes et compagnie? Rien…Certes élargir l’assiette d’une taxe n’est pas populaire, dans le contexte actuel, et en général. Mais pour autant la question doit se poser un peu plus sérieusement que cela, si la tutelle a l’envie réelle de défendre le secteur public de l’audiovisuel.

Même chose pour un retour éventuel de la publicité , sous certaines conditions et partiellement dans la tranche post-20H. Il n’y a pas de « tabou absolu » dira Fleur Pellerin. Comprenez ce n’est pas un tabou de vous dire qu’on en reparlera peut être pour la loi de finances 2016. En attendant pendant deux exercices budgétaires la dotation de l’État, hors redevance, continuera de diminuer jusqu’au zéro pointé en 2017.

Alors certes, le groupe est mal géré, depuis la volonté farouche de construire une entreprise unique. Une structure qui devait générer des économies et qu’on ne voit pas toujours pas venir, si ce n’est par des plans de départs volontaires qui ne sont que des plans sociaux mal déguisés. Les contribuables/téléspectateurs tout comme les salariés ne peuvent que regretter que l’argent public soit mal utilisé, et cela mérite une sanction ,en changeant massivement les équipes en place. Mais il faut surtout changer le logiciel de l’entreprise unique qui coûte et qui fait des économies sur les « cœurs de métiers », sans objectif d’entreprise.

Mais pour autant la tutelle, informée de l’état financier de France Télévisions, tout comme de l’état social et psychologique du groupe, doit prendre ses responsabilités.

A moins qu’à l’Élysée, même si la télévision publique n’est pas la priorité du moment , bien évidemment, on préfère envoyer un message clair. La télévision publique doit disparaitre.

 

Lettre ouverte aux journalistes « médias »

 

Quoi que vous pensiez de ma candidature à la présidence de France Télévisions, il me semble que nous avons au moins une chose en commun.

Le désir d’informer le plus justement, le plus honnêtement possible.

C’est pourquoi je suis étonné que dans l’ensemble des articles sur la rentrée de France Télévisions, et de fait, le calendrier de la succession de son actuel PDG, rien ne mentionne l’existence du seul candidat déclaré à ce jour pour occuper ce poste.

Que les spécialistes des médias, que vous êtes, estiment que cette démarche est anecdotique, inutile, fantaisiste ou de témoignage, peu importe.

En revanche, comme l’inscrit clairement avec caractère, la charte d’éthique professionnelle des journalistes, « nous nous devons de disposer d’un droit de suite, qui est aussi un devoir, sur les informations que nous diffusons et de faire en sorte de rectifier rapidement toute information diffusée qui se révèlerait inexacte ».

Alors sans prétention aucune, mais avec cette vision du métier que nous partageons sans aucun doute, je vous rappelle que depuis le 22 mai 2014, oui, je suis officiellement candidat à la présidence de France Télévisions. En attendant que le CSA annonce officiellement le calendrier de la succession, les informations autour de ma démarche se trouvent en ligne à l’adresse suivante :    http://moipresidentdefrancetelevisions.org

Je ne suis pas de ceux qui sont les éternels candidats à tout, mais qui aurait le droit de décider que je ne puisse pas l’être cette fois là ? Avec un seul objectif, tout simplement, défendre la télévision publique.

Confraternellement

Serge Cimino

Journaliste à France 3

Candidat à la Présidence de France Télévisions