Toujours penser à demain..

Bien sûr que ce titre m’est venu comme une obligation psychologique ! Le moment est critique rien qu’en écoutant les SOS des professions de santé ! Vous rendez vous compte de cette phrase ? Le SOS des professions de santé ! Déjà entendu en période de crise sociale, mais là en pleine crise sanitaire c’est beaucoup plus grave encore, effrayant même. Comparaison n’est pas raison, mais cela me renvoie à l’un de mes souvenirs professionnels, au cœur de l’été 2003 et de la canicule. Des appels à l’aide d’une part et un ministre de la santé dans son jardin de l’autre…On parlait de l’isolement des plus faibles, des EHPAD démunis,et de professionnels de santé qui une fois de plus étaient en première ligne; Ceci est un peu caricatural, certes mais les points de convergences sont nombreux, 17 ans après…

Alors en écoutant, en regardant tout cela, je réfléchis aussi à ce que doit être ma profession au cœur de ces vagues d’incompréhension, de douleur, de panique et de déchirements. Je pense qu’il est important bien sûr d’informer, je l’ai déjà écrit ici. Mais comment ? C’est là qu’il faudra, tout au long de cette crise, retenir quelques leçons, et ne pas faire comme si tout était comme avant…Comme souvent, on ne retient pas grand chose des grandes crises, au regard du traitement journalistique. Je ne parle pas ici spécifiquement de France Télévisions, mais en général il est vrai que certains travers se retrouvent un peu partout, après avoir juré ne plus les reproduire, traumatisme après traumatisme. La situation est assez grave pour ne pas décréter, mais il n’est jamais trop tôt pour réclamer une réelle réflexion sur le traitement à l’antenne, d’une telle crise sanitaire, et des conséquences, à la fois pour ceux qui nous regardent mais aussi pour nous en interne au cœur des rédactions. Et souvent dans ce genre d’événements, les débats collectifs ne sont pas particulièrement encouragés par ceux qui nous dirigent….On verra après…Ce temps sera pourtant bientôt encore plus nécessaire, si nous entrons ce soir ou plus tard dans une nouvelle longue phase de confinement. A suivre ici donc, si mes réflexions vous intéressent.

En attendant une dernière information pour aujourd’hui. Demain j’envoie mon dossier de candidature au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Il  y sera bien sûr question d’éthique et de déontologie au cœur de l’information. En cadeau et en exclusivité ,le préambule de ce projet stratégique.

A bientôt

 

Préambule

Un autre monde…

Il y’a 6 ans je me lançais déjà dans cette aventure. Tout avait commencé par une tribune dans le journal Libération. Par la suite, tout au long des mois de campagne, une triste impression. Celle que la démarche d’un salarié briguant un tel poste, pour défendre ses idées et sa vision du Service Public, ne pouvait être sérieuse pour une bonne partie de la presse spécialisée. Mais au lieu de l’écrire, au lieu de critiquer même, il était à priori plus simple de taire la chose, de ne même pas faire le minimum, c’est à dire informer. Préciser juste que j’étais candidat! Surtout qu’en 2015 le président du CSA avait choisi l’opacité comme principe. On a évoqué le nombre de 33 candidats, alors qu’en fait encore aujourd’hui on ne sait pas réellement qui l’était ou pas, à part 5 ou 6, dont moi. J’étais seul sur le terrain de la totale transparence, en publiant sur ce blog déjà, mes éléments du projet définitif. Vous pouvez d’ailleurs le vérifier, car volontairement j’ai tout laissé en ligne !

Mais non, black out sur le clown, le journaliste de terrain,  le syndicaliste, le salarié, le gueux, qui ose défier les présidents qui veulent rester président en changeant juste d’entreprise. C’est ce message qu’une partie de la presse spécialisée me renvoyait à l’époque, et c’est totalement injuste, et surtout pas du tout professionnel !

5 ans plus tard , janvier 2020, j’apprends, alors que je suis en reportage pour les municipales à Grenoble, que Delphine Ernotte est candidate à un nouveau mandat. Pas une surprise ! Alors j’appelle mon contact à l’AFP, et fort logiquement il prend l’information en note et publie très rapidement une dépêche, ajoutant ma candidature à celle de l’actuelle présidente. Jusque là tout va bien. Le soir même, comme le lendemain, sur le web ou dans les kiosques certains journaux s’étaient bien gardés d’ajouter ma candidature à celle de Delphine Ernotte. Pas de problème de bouclage , non sur le web , pas de problème de bouclage, rangez vos arguments d’une autre époque. C’était purement et simplement une censure, autocensure, pression , je ne sais pas, mais il ne fallait pas que le saltimbanque trouve sa place dans certaines colonnes, pour ne pas déranger l’acte de candidature de la PDG sortante. Dernier acte enfin, dans le Parisien tout récemment, non seulement ma démarche n’a pas d’écho, mais en plus l’article précise que la seule candidature sérieuse est celle de Delphine Ernotte. La belle affaire.

Une précision malgré tout le président actuel du CSA avait eu lui,  la délicatesse de citer mon nom au cours de l’émission « Quotidien ». Information que n’avait apparemment pas les animateurs sur le plateau.

Sans doute cela est anecdotique , mais cela en dit bien long, sur ce rapport au pouvoir confisqué, et sur les complicités qui vont avec ! Notre chance aujourd’hui pouvoir se parler en direct , sur ce blog.

 

Merci de m’avoir lu…A bientôt

Un projet en plein chaos…

Quelques moments de relecture, de mise en page, et nous y voilà. J’ai fini le projet que je dois rendre bientôt au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Certes en slalomant entre les tristes informations d’une pandémie qui angoisse chacun de nous , au plus près de nos foyers, nos amis, en France , en Italie ,en Espagne , partout en Europe, dans le monde entier. Mais il fallait aussi que j’arrive à me projeter. Notre métier c’est informer et dans ces conditions , une bonne nouvelle de temps en temps n’est toujours pas au programme. Il fallait donc l’espace de quelques séances de réflexion ,s’extirper de la vague qui nous affecte, ce virus qui sème la mort, un peu partout..Alors j’ai décidé d’avancer, de poser mes idées pour une vision de ce que devrait être pour moi le groupe auquel j’appartiens depuis si longtemps. J’ai repris mon projet de 2015 en partie,  mais en partie seulement , car le monde de l’audiovisuel a changé en 5 ans. Les détails vous les lirez bientôt. Si je suis retenu pour l’audition au milieu du mois d’avril, le CSA publiera ce projet.

Diriger une entreprise dans les conditions que nous connaissons aujourd’hui c’est compliqué. Je l’écrivais hier, il faut trouver l’équilibre entre informer et protéger ceux qui travaillent sur le terrain , dans les différents sites à Paris, en régions, dans les implantations ultramarines, et emmener avec soi tous ceux qui collaborent aussi en télétravail depuis lundi dernier. Complexe et essentiel , de ne pas, dans ces situations, imaginer tout savoir, tout comprendre, et en fin de compte, mal écouter ses équipes , mal jauger, et finalement mal décider. Ceci est valable en temps normal, pas besoin d’attendre une crise de ce type pour asseoir les bases d’un nouveau pacte de gouvernance que je définis dans mon projet. Bien sûr, dans ce document que je viens de finir de rédiger, je n’aborde pas la gestion de la crise sanitaire au sein de France Télévisions. Ce serait déplacé, maladroit et ce n’est pas le but poursuivi. Mais à travers certaines propositions, vous pourrez y trouver des nouvelles clés de contact avec les salariés, au-delà de textes qui ont participé à abîmer le dialogue social, les fameuses « ordonnances » Macron !

Voilà, ces quelques mots avaient un seul but, vous dire que j’étais donc fin prêt pour envoyer dans quelques jours, mes quelques 65 pages au CSA.

A bientôt, et soyez prudents en restant chez vous tant que possible.

Une candidature confinée

Je suis candidat à la Présidence de France Télévisions.Bien sûr cela est anecdotique , mais doit -on pour autant tout mettre sous cloche ? 

En pleine pandémie, nous sommes toutes et tous dans des situations différentes. Confinés avec vos enfants scolarisés , en télétravail , ou sur vos terrains de compétences respectives. Avant tout évidemment , un hommage appuyé à celles et ceux qui luttent pour soigner, sauver des vies, trop souvent oubliés par ceux qui nous dirigent. La santé n’est pas une marchandise, ni un mathématique regard sur le  nombre de lits ! On le voit bien tristement aujourd’hui , ces politiques étaient des impasses . Et même si l’actuel Président de la République nous dit que rien ne sera plus comme avant, en attendant le mal est fait.

Je pense aussi à mes consœurs, confrères et collègues de France Télévisions, qui ont comme moi cette mission de Service Public chevillée au corps .Informer oui c’est notre mission , mais celle de notre employeur est aussi de nous protéger.Sans polémiquer outre mesure, nous avons ,avec l’organisation syndicale à laquelle j’appartiens  (Syndicat National des journalistes), demandé que toutes les précautions possibles soient prises pour les salariés du groupe . Et à cet instant le compte n’y est pas. Certes c’est particulièrement compliqué à gérer, à l’instar d’un gouvernement qui aujourd’hui semble changer de pied chaque jour. Mais informer le public ne pourra se faire au prix de notre santé .Les choses s’améliorent , ici ou là .Nous essayons de nous faire entendre en proposant des systèmes de collaboration sans contact entre salariés ( montage, mixage), mais pour le reportage cela reste très difficile à adapter. Quid des masques en reportage ? Mais qui en a d’ailleurs , surtout quand on entend les plaintes justifiées du personnel soignant ?Enfin on avance comme on peut , en espérant pouvoir continuer notre travail de la manière la moins dégradée qui soit, mais en conciliant cela avec notre santé. Nos téléspectateurs ont besoin de cette information et la question qui nous traverse est simple ! Risquons-nous de contaminer par notre activité , risquons-nous  aussi d’être contaminés en faisant notre travail et ainsi de suite ?

Lorsque j’écrivais au début qu’on ne peut pas tout mettre sous cloche, vous l’avez compris je reste candidat à la présidence de France Télévisions. Le dépôt qui se fera par mail , Covid-19 oblige, est prévu me concernant dans les prochains jours. Nous verrons par la suite si le Conseil supérieur de l’Audiovisuel change ou non le calendrier , mais à cet instant précis , tout reste installé comme prévu.Fin de l’envoi des projets le 2 avril , auditions autour du 20 avril , et décision le 5 mai au maximum.

Je suis prêt , et vous en saurez plus ici ces prochains jours , le temps de finaliser contenu et mise en page, et je pourrais alors publier des éléments de ce programme, comme je l’avais fait il y’a 5 ans déjà.

 

A très vite alors , et soyez toutes et tous très prudents et vigilants. Restons chez nous tant que cela est possible.Ce sont les quelques exceptions qui confirment cette règle de notre vivre ensemble, pendant cette crise sanitaire .