Affaire Bygmalion-France Télévisions: Michel Sapin voit rouge – L’Express
Dilapidation de fonds publiques et arrosage d’une société de conseil : le ministre des Finances, Michel sapin, a piqué une belle colère en début de semaine, scandalisé par les révélations en chaine concernant les liens entre France Télévisions et Bygmalion. Car jour après jour, ce qui semblait en avril dernier, lors des premières investigations du juge Renaud Van Ruymbeke, n’être « que » l’affaire de deux contrats isolés passés par le groupe présidé par Rémy Pflimlin à l’ancienne société de Bastien Millot, prend aujourd’hui l’allure d’une véritable cash-machine.
lire la suite ici http://blogs.lexpress.fr/media/2014/06/18/affaire-bygmalion-france-televisions-michel-sapin-voit-rouge/
Les premiers sacrifiés
Ces derniers jours dans la presse, leur avenir n’a tenu qu’à un fil.
Celui tendu entre deux inégalités par Funambule, cette CDD anonyme qui, dans Télérama, avait crié son dégoût pour une entreprise qui abime ses précaires.
Cette société c’est France Télévisions. Et Funambule est devenue le symbole des contrats à durée déterminée, victimes depuis des années d’un plan social sourd, aveugle mais qui ne doit pas rendre muet.
Certains sont allés aux prud’hommes, pour des procès gagnés pour la plupart. Au bout du périple, des requalifications, pour d’autres un chèque comme point de non retour à la case travail. Après des années de bons et loyaux services, un jour, plus rien. Des contrats de plus en plus rares, des contrats de plus en plus courts, puis des jours ici où là, puis plus rien .
100, 200, 300, contrats, dans les différentes rédactions de France 3, le plus souvent. Et d’un coup d’un seul, le vide. Le couperet social, la fin du parcours. Merci pour tout, mais il nous faut réduire la précarité .Comprenez par là, il nous faut réduire les précaires .
Et France Télévisions depuis plus de deux ans, s’emploie à le faire avec un zèle détestable. Nombreux sont ceux qui ne travaillent plus pour l’entreprise, entre RSA et pôle emploi, quant aux autres ils ont des contrats qui ne correspondent pas à leur activité réelle, pour cause de nouvelles règles de temps de travail qui leurs sont plus que défavorables, parce que mal appliquées à leur endroit .
Mal traité, éjecté, sous payé: où est le moindre des respects pour des salariés qui font le même travail que les titulaires ?
CDD n’est pas un métier, c’est juste un statut, mais à France Télévisions c’est un fardeau.
Sans démagogie aucune, ni récupération déplacée, sachez qu’au quotidien, avec l’organisation syndicale dont je suis membre, nous n’avons de cesse de les défendre, pour que leurs droits soient respectés. Et nous ne sommes pas les seuls.
Nous sommes ( comme nous le faisons déjà ) prêts à les soutenir, si ils décident d’aller en justice, pour faire valoir leurs droits.
La précarité ne peut pas être un moyen de gestion, tant elle fragilise les précaires, jusqu’à devenir des « Kleenex », du jour au lendemain, parfois après une dizaine d’années de collaboration.
Souvent dans nos journaux, des reportages s’intéressent au désarroi des précaires. Pas la peine d’aller très loin, confrères et consœurs, regardez tout simplement autour de vous, dans vos rédactions, ils sont là, où plutôt il y’a peu, ils étaient encore là.
Inhumain, ce mot suffit pour moi à résumer, ce qui ne doit plus exister dans une entreprise et en particulier dans celle qui nous intéresse ici.
Si, dans quelques mois, je suis auditionné par le CSA, c’est un point que je n’oublierai pas de développer, pour que soient régularisés les nombreux salariés précaires, oubliés sur le bord du chemin. Avant qu’il ne soit trop tard, et pour beaucoup il est urgent d’agir .
L’Elysée lance son candidat
La Lettre de l’Audiovisuel révèle aujourd’hui que David Kessler, ancien conseiller audiovisuel de François Hollande à l’Elysée, serait donc candidat à la présidence de France Télévisions.
Une concurrence bien déloyale, puisqu’il me semble que ce monsieur a travaillé avec Lionel Jospin, à l’époque (1997-2002) où le cabinet du premier ministre était dirigé par… Olivier Schrameck… le président du CSA. Un conseil supérieur de l’audiovisuel en charge de la désignation du futur PDG de France télévisions…
Voilà donc le candidat de l’Elysée dans les starting blocks. Peu importe, ça me fera une émulation supplémentaire.
A croire que l’Elysée envoie son candidat au feu, pour éviter qu’un simple salarié puisse avoir réellement ses chances. Mais je ne doute pas que le CSA saura, à minima, accepter ma candidature pour laisser le représentant des salariés concourir, et donner ainsi sa vision de la télévision publique, que l’Elysée laisse dépérir depuis l’arrivée de François Hollande au pouvoir.
Mais patience, attendons le projet stratégique du candidat présidentiel, sans doute en rupture avec ce qui se fait depuis des années….. avec la bénédiction du pouvoir, en tout cas dans un silence plus que coupable.
Lanceur d’alerte
Hier, la journée a été difficile. C’était jour de Comité Central d’Entreprise. Chaque organisation syndicale y va de son diagnostic, mais il est une affaire qui domine tout. Le volet France Télévisions de l’affaire Bygmalion.
Deux syndicats ont réclamé l’ouverture d’une enquête parlementaire, une autre considère cela comme irresponsable. A chacun son linge sale et à chacun de décider ou pas de le laver en famille. Mais une chose est sûre. La tutelle doit agir.
Respecter la présomption d’innocence, ne pas confondre témoin assisté et mise en examen, ne pas mélanger suspicion et instruction, tout cela est indiscutable. Mais ce qui secoue aujourd’hui France Télévisions n’est que le début, sans nul doute, d’un futur tsunami judiciaire, qui pourrait emporter au-delà de ses dirigeants, la totalité de l’entreprise.
Votre télévision publique est aujourd’hui menacée par plusieurs maux. Les intérêts croisés, les soupçons de détournement de fonds publics, les effets pervers de l’entreprise unique devenue entreprise inique, sans parler des nombreux dysfonctionnements coupables qui jettent les salariés dans un désarroi professionnel et psychologique inquiétants. Ma candidature s’inscrit dans cette seule volonté de défendre la télévision publique, parce que ses salariés en valent tous la peine.
Ce sont des erreurs stratégiques, des sales coups politiques, et si la justice l’écrit, des fautes graves et condamnables, qui nous rapprochent aujourd’hui du mur de la honte.
A cet instant, solennellement, je pense qu’il est utile de demander que tout cela cesse. Il est utile de demander que quelqu’un siffle la fin de la triste récréation, pour que notre entreprise retrouve des équilibres nécessaires et une inévitable sérénité. Je veux bien accepter d’avoir tort à court et moyen terme. Nous en reparlerons ici, bientôt .
Je ne sais pas jusqu’où ira ma démarche, cette candidature à la présidence, mais si au moins mes mots sont des alertes, alors j’ai déjà marqué des points.
Bastien Millot et Rémy Pflimlin : jamais deux contrats sans trois – Libération
L’autre affaire Bygmalion , qui met en lumière plusieurs contrats signés entre l’ancienne et l’actuelle présidence de France Télévisions avec la société de Bastien Millot, proche de Jean-François Copé, est à tiroirs. Dans son édition de ce mercredi, le Canard enchaîné révèle l’existence d’un autre contrat, de 180 000 euros, signé sous la présidence de Rémy Pflimlin.
Lire la suite ici : http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2014/06/10/bastien-millot-et-remy-pflimlin-jamais-deux-contrats-sans-trois_1037845
Le contrat planqué de Pflimlin – Le Canard Enchaîné
Carolis déraciné – Libération
«Passion patrimoine.» Forcément, l’intitulé de la collection des Racines et des ailes que Patrick de Carolis présentait encore mercredi sur France 3 peut prêter à sourire quand on sait le bain de soupçons dans lequel l’affaire Bygmalion a plongé l’ancien président de France Télévisions. Oui, l’affaire Bygmalion, du moins l’autre affaire mais qui, tant dans son volet UMP que France Télévisions, aboutit au même dégommage VIP : après celui de Jean-François Copé, c’est au tour de Patrick de Carolis….
lire la suite ici http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2014/06/06/bygmalion-carolis-deracine_1035532
Les fossoyeurs de l’intérieur
Peut-être avez vous entendu parler du projet Info 2015. Pour faire simple c’est un projet de fusion des rédactions nationales de France 3 et de France 2 .Dans notre jargon les bleus ( couleur France 3 ) et les rouges ( couleur France 2) .
Ce projet initié par le directeur des rédactions sous la présidence de Rémy Pflimlin est massivement refusé par les journalistes de la rédaction parisienne de France 3.
Basé uniquement sur la maitrise des coûts, il nie toute autonomie éditoriale des deux rédactions , au profit d’une seule , celle de France 2.
Un projet qui nous dit-on s’inspire de Radio-Canada, de la RTBF , ou encore de la BBC.Seulement comparaison n’est pas raison puisque ces groupes audiovisuels ont fusionné leurs activités radio, télé, et numérique, alors qu’en la matière en France ce sont bien deux médias identiques qu’on voudrait rapprocher, fusionner avant la disparition de l’un des deux.
Un non sens éditorial au regard des identités des deux chaînes. France 2, chaine généraliste ,et France 3 chaine nationale à vocation majoritairement régionale. Avec ses défauts, certes , les journaux des bleus sont construits sur une triple logique « locale /régionale/nationale », le tout décliné entre 12H et 13H et entre 19H et 20 H. Des tranches qui ont su trouver leurs publics , avec des variations au fil du temps mais qui restent des moments privilégiés pour les téléspectateurs. Sans oublier bien sur le Grand soir 3, seul rendez vous d’information d’ 1 heure sur le service public, en dehors des émissions de débats.
Pendant ce temps là, en quête d’un access-prime time la grand-messe du 20 heures de France 2 , peine pour ne pas dire plus, à atteindre son objectif. Concurrencer le 20H de TF1.
Alors pourquoi fusionner deux rédactions plutôt que d’essayer de redéfinir des lignes éditoriales claires.
Mettre des moyens techniques en commun c’est déjà fait !
Uniformiser les matériels c’est déjà fait !
Rationaliser les organisations techniques c’est déjà fait !
Mais cela doit s’arrêter là.Les journalistes de ces deux rédactions doivent pouvoir ponctuellement travailler ensemble , mais pour leurs chaines respectives ,avec leurs angles ,leurs tons ,leurs écritures ,leurs styles .
Uniformiser le traitement de l’information serait à coup sur une défaite pour les rouges et les bleus.
Je défends le partage, et je m’oppose au pillage que veut mettre en place l’actuelle équipe dirigeante .Un partage entre les chaines, pour être plus fort, sur des évènements majeurs, c’est nécessaire dans le paysage concurrentiel actuel .Mais pour le reste respecter les identités de chaque rédaction est une question de survie, l’inverse serait une mise à mort consciente de l’information sur la 3. Elle fragiliserait l’ensemble du réseau et, de fait, aurait un impact économique définitif au regard des rentrées publicitaires majeures autour de la tranche régionale et nationale du 19/20.
Si ma candidature trouvait une fin heureuse, alors oui je mettrais fin à ce projet funeste d’INFO 2015.
Carolis suspend son activité sur France 3 – Lemonde.fr
L’ancien président-directeur général de France Télévisions Patrick de Carolis, récemment mis en examen pour « favoritisme » dans l’enquête sur des contrats passés entre le groupe audiovisuel et la société de communication Bygmalion en 2008, a annoncé, jeudi 5 juin, qu’il suspendait son activé sur l’antenne de France 3.
« Mis en cause de façon totalement injustifiée à l’occasion des prestations réalisées par la société Bygmalion au profit de France Télévisions et dans l’attente de ma mise hors de cause définitive, j’ai décidé de suspendre mon activé à l’antenne de France 3 le temps de défendre mon honneur. »
« Je ne renouvellerai donc pas mon contrat de présentateur de “Des racines et des ailes”, émission que j’ai créée en 1997, et interromprai la production et la présentation du magazine “Le Grand Tour” à la fin de l’année », écrit M. de Carolis, qui a dirigé le groupe public de 2005 à 2010. Il explique que cette décision, motivée « par le profond respect » qu’il porte aux téléspectateurs et au service public, a été prise en concertation avec France Télévisions.
FRAIS DE CAMPAGNE DE NICOLAS SARKOZY
L’information judiciaire porte sur des contrats passés par France Télévisions avec plusieurs sociétés. A partir de 2008, le groupe présidé par Patrick de Carolis avait notamment signé des contrats avec Bygmalion, la société fondée par Bastien Millot, lui aussi mis en examen le 11 avril.
L’ancien dirigeant de Bygmalion a été jusqu’en 2008 directeur délégué de la stratégie à France Télévisions, auprès de Patrick de Carolis, d’où les soupçons de favoritisme. M. Millot avait pris un congé sabbatique en 2008, suivi d’un congé pour création d’entreprise, avant de quitter définitivement France Télévisions en 2010.
De l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy aux hommes de l’ombre chargés d’organiser sa campagne présidentielle en 2012, l’affaire Bygmalion implique une myriade d’acteurs, avec au centre de la toile le président déchu de l’UMP Jean-François Copé.
Fondée par des proches de M. Copé, Bygmalion a pour filiale Event&Cie, qui fait aujourd’hui l’objet d’une enquête préliminaire pour faux, abus de biens sociaux et abus de confiance en raison des montants astronomiques qu’elle a facturés à l’UMP et au président candidat en 2012.
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Réagissant au communiqué de Patrick de Carolis, Véronique Marchand, secrétaire générale du SNJ-CGT de France Télévisions s’est félicitée de sa décision.
« Dans le doute, Carolis s’abstient, c’est le moins qu’on pouvait attendre. Il aurait pu y penser bien avant. Le service public a trop servi de vache à lait à des producteurs privés depuis le dévoiement des décrets Tasca [qui obligent les chaînes à dépenser une part de leur chiffre d’affaires dans des commandes à des producteurs indépendants]. On dénonce l’opacité depuis longtemps, la transparence doit être la règle.
Pour le SNJ-CGT, que l’ex-patron de FTV continue avec sa boîte privée à produire et présenter pour une émission de grande écoute de la chaîne qu’il a dirigée posait problème.
De plus, en ces temps troublés par le populisme, le service public doit être particulièrement vertueux.
On attend plus que jamais que la direction de France Télévisions, que la CGT a interpellée, s’exprime dans cette affaire. »
De son côté, Raoul Advocat, l’un des délégués centraux du Syndicat national des journalistes (SNJ) regrette qu’il ait fallu « plus d’un mois (…) pour qu’il y ait une réaction de l’entreprise ».
« Au-delà du cas de Carolis, cela pose la question d’un système relativement pervers, avec des animateurs producteurs et beaucoup de contenus produits en externe. Il y a un mélange des genres entre service public et entreprises privées, cela peut favoriser ce type de dérives. Peut-être aurait-il fallu adapter les décrets Tasca ou s’interroger sur le système actuel, qui pose problème. »

